La biodiversité en Bretagne
Zeus faber : le Saint-Pierre
Mathurin Méheut 1913
Ce n'est qu'à la fin du XXe siècle que le concept de biodiversité est inventé et passe dans le langage commun, lors du sommet de la Terre, à Rio de Janeiro en 1992. Ce terme est aujourd'hui devenu aujourd'hui familier à chaque citoyen, devenu malgré lui le gardien du maintien de la vie sur la planète. La biodiversité devient l'affaire de tous, et il faut s'en féliciter car ce n'est plus la chasse gardée des scientifiques. En revanche, à l'heure où les moyens de communication entre les hommes se développent considérablement, le terme « biodiversité » semble de plus en plus galvaudé, alors qu'il recouvre des concepts très précis qu'il importe de définir ici.
Dans son acception la plus simple,la biodiversité est l'ensemble des espèces vivant sur notre planète. Au sein des populations naturelles, la sélection selon Darwin favorise les plus aptes à supporter les conditions écologiques locales. Chaque espèce possède ainsi de multiples variétés géographiques ou écologiques adaptées à la modification des facteurs physiques. Avec cette notion de patrimoine génétique de l'espèce est apparue la diversité génétique. Selon Robert Barbault, brillant défenseur de la biodiversité, c'est « le tissu vivant de la planète » (2006).
En ouvrant de nouvelles frontières, l'étude de la biodiversité nécessite de préciser à quel niveau on s'adresse : moléculaire, génétique, spécifique, communautaire (habitats) ou écosystémique.
Lorsque la biodiversité n'est considérée que sous l'angle comptable des espèces et de leurs variétés, ou sous l'aspect génétique, l'approche écologique est obligatoirement négligée. Elle se présente en premier lieu sous forme d'habitats susceptibles d'héberger des communautés d'espèces ou de peuplements. Les habitats sont recensés dans un cadre européen et, quelles que soient les directives, la Bretagne située aux confins de 2 mers, offre des paysages variés et une disposition en mosaïque des habitats comme aucune autre région ne peut le faire. Y sont ainsi recensés 25 habitats, ce qui est tout à fait exceptionnel. Parmi ceux-ci les habitats à architecture complexe, étendues rocheuses, herbiers, bancs de maerl, …. se comportent comme de véritables « éponges à diversité » étant donné les multiples possibilités de recrutement et d'installation des espèces.
Michel Glémarec
Créateur du laboratoire d'océanographie biologique
Université de Bretagne Occidentale, Brest
« La biodiversité littorale vue par Mathurin Méheut »
Solus locus, 2015